DECLARATION
FAITE PAR ALAIN ROUSSEAU AU COURS DU CONSEIL MUNICIPAL
DU 12 AVRIL 2001
Vous
avez beau torturer les chiffres, ils sont têtus. Le
compte administratif de l’année 2000 fait apparaître un
résultat positif de 485.186,41 Francs.
Vous avez qualifié de “catastrophique” l’état de nos finances
communales alors que vous avez trouvé un excédent résultant
de l’exercice 2000.
Vous avez qualifié de “catastrophique” l’état de nos finances
communales alors que nos budgets n’ont jamais fait l’objet
de la moindre remarque de la part de la chambre régionale
des comptes.
Si nos finances étaient vraiment “catastrophiques”, vous
en auriez parlé au cours de votre campagne électorale,
car vous aviez tous les éléments chiffrés en mains ou
à votre disposition. Or vous n’y avez jamais fait allusion.
Si nos finances étaient vraiment “catastrophiques”, la
première chose à faire serait de réduire nos dépenses.
Or non seulement, vous ne le faites pas, mais vous les
augmentez ou vous en créez de nouvelles, comme nous allons
le voir en détaillant le budget.
Si nos finances étaient vraiment “catastrophiques”, vous
feriez comme les élus de Saint Sulpice Laurière, dans
la Haute Vienne, qui ont décidé de renoncer à leurs indemnités
pour contribuer à redresser la situation de leur commune.
Vous, vous augmentez généreusement les indemnités du maire
de 28 % et vous remplacez le mobilier et refaites la décoration
de son bureau.
Vous prétendez aujourd’hui ne pouvoir faire face au dépenses
de fonctionnement de l’exercice 2001. Mais qui a voté
contre le compte administratif 2000, entraînant par la
même l’impossibilité de reporter le résultat de l’exercice
2000 sur le budget 2001, sinon vous-mêmes. Qui a institué
la loi sur les 35 heures, sinon le gouvernement Jospin.
Qui a étalé sur trois exercices l’augmentation des dotations
forfaitaires versées par l’état, augmentation correspondant
aux 15% d’accroissement de la population calculés par
le dernier recensement, sinon ce même gouvernement. Il
faut bien payer ou compenser tout cela. Alors, assumez
vos responsabilités et ne vous défaussez pas sur les autres.
Votre rejet du compte administratif 2000 n’est qu’une
manuvre grossière permettant de justifier maladroitement
et à posteriori votre décision d’augmenter considérablement
les impôts, décision destinée en réalité à financer vos
promesses électorales. Mais vous vous êtes bien gardés
de l’annoncer aux Taillanais avant les élections. Vous
avez trompé vos électeurs.
C’est également un budget en trompe l’il que vous
nous présentez aujourd’hui. Les dépenses de personnel
sont surévaluées d’au moins 500.000 Francs. Et vous financez
la section d’investissement par un virement excessif de
la section de fonctionnement de 1.400.000 Francs, c’est-à-dire
par l’impôt. Vous pouvez ainsi affirmer doctement qu’il
n’existe pas d’autre solution que d’augmenter les taux
d’imposition. Nous pensions que votre nouvelle équipe
allait faire preuve d’imagination, or vous allez taxer
encore plus le contribuable.
Un de nos collègues ici présent, alors qu’il se trouvait,
lors du vote du budget 2000, dans l’opposition, déclarait
qu’il ne voulait pas voter les taux d’imposition, que
nous n’augmentions pas pour la deuxième année consécutive,
car il estimait que nous n’allions pas assez loin et qu’il
fallait les baisser. Quelle est sa position aujourd’hui?
Comment peut-il accepter sans broncher les augmentations
considérables que vous osez nous proposer : 28% d’augmentation
de la part communale de la taxe d’habitation, oui
28%, comme l’augmentation des indemnités du maire, ou
30% d’augmentation de la part communale des taxes foncières
? Du jamais vu encore au Taillan, vous allez battre tous
les records !
Tout cela est intolérable. Nous ne pouvons accepter que
les Taillanais deviennent les vaches à lait de votre laboratoire
d’expérimentation politique. Nous voterons donc contre
votre budget 2001 et contre vos taux d’imposition, en
rendant toutefois hommage au personnel municipal qui a
du préparer ce budget en très peu de temps.
La
majorité municipale conteste les pourcentages de
28% et 30% d'augmentation que nous annonçons et
prétend que la hausse ne serait que de 10%, ce
qui ne serait déjà pas si mal !
Voici
donc le calcul de l'augmentation de la part communale
de la taxe sur le foncier bâti (payée par
tous les propriétaires de constructions).
En
2000, le taux communal était de 9,67% et le taux
communautaire de 11,47%.
en
2001, le nouveau taux voté par la majorité
municipale est de 23,91%. Mais il cumule depuis cette
année la part communale et la part communautaire
qui sont dorénavant perçues toutes les deux
par la commune.
Si
l'on retranche donc de 23,91% le taux communautaire de
2000, soit 11,47%, il reste 12,44%, à rapprocher
de 9,67%, ce qui représente une augmentation de
28,65%.
L'augmentation
des bases d'imposition étant de 1%, nous arrivons
à une hausse totale de 29,93%, arrondie à
30% !
Pour
la taxe d'habitation, le calcul est identique et aboutit,
compte tenu de la suppression de l'abattement général
à la base, à une hausse moyenne de 28%.
ARTICLE
INTEGRAL DONT UN COURT EXTRAIT A ETE PUBLIE PAR LE JOURNAL
SUD OUEST LE 8 JUIN 2001
REMANIEMENTS
OU CHAMBARDEMENT ?
Telle est la question que l’on est en droit de se poser
depuis l’arrivée de la nouvelle équipe municipale à la
mairie. On sent une volonté délibérée et systématique
de tout remettre en question dans tous les domaines. Et
tout est suspecté a priori dans la mesure où c’est la
majorité précédente qui a pris la décision.
Ce sectarisme conduit à l’abandon de projets pourtant
indispensables pour notre ville, tels que celui de la
nouvelle halte-garderie, ou à la remise en question d’activités
qui ont fait leur preuve comme le marché de La Boétie,
le maire lui-même se demandant, en commission municipale,
s’il est bien utile de maintenir deux marchés au Taillan-Médoc.
Tout dernièrement, c’est la nouvelle et unique association
de jeunes de la commune qui s’est vue refuser le prêt
d’une salle (pourtant libre à la date choisie) pour l’organisation
d’une soirée à but humanitaire, sous le prétexte dérisoire
que son projet ne serait pas bien “défini”, alors que
notre majorité, voici quelques mois, avait déjà prêté
une salle à cette même association pour une soirée qui
s’était parfaitement déroulée ; mais ceci explique sans
doute cela... Toujours dans le domaine associatif, on
constate que la nouvelle municipalité commémore à sa manière
le centième anniversaire de la loi sur les associations
de 1901 en supprimant, dans le journal municipal, les
pages réservées aux articles des associations de la commune.
Et bien entendu, elle en profite pour supprimer également
dans ce même journal le droit d’expression des élus d’opposition,
après avoir engagé des procédures judiciaires contre certains
de ces élus. Le personnel municipal lui aussi doit être
suspect, puisqu’il est espionné et même filé en voiture
par les élus de la majorité, ce qui est un comble !
Chasse au sorcières, flicage, procès inquisitoires, la
nouvelle municipalité passe son temps à régler ses comptes
et à critiquer l’action de ses prédécesseurs, et depuis
trois mois, plus rien ne se fait au Taillan-Médoc. Pourtant,
nos impôts ont été considérablement augmentés. Non pas
de 10,3% comme le prétend le maire sans justifier son
calcul. En réalité, la part communale va bel et bien augmenter
de 30% en moyenne en ce qui concerne la taxe d’habitation
et de 28 % pour la taxe foncière, comme chacun pourra
le calculer en recevant sa feuille d’impôt à la rentrée
; du jamais vu au Taillan-Médoc ! Et il est facile de
prétendre que l’on est malade de devoir augmenter les
impôts locaux quand on en paie pas soi-même sur la commune.
Pour justifier cette augmentation des taux, la nouvelle
municipalité n’hésite pas à affirmer que ses prédécesseurs
auraient vidé les caisses en faisant des promesses électoralistes
ou auraient délibérément choisi de “planter” la commune
en sachant qu’ils allaient perdre les élections. On dépasse
là les limites de la décence. Nous avons fait la démonstration
qu’elle a trouvé en réalité un excédent de près de 500.000
Francs. Elle pense pouvoir faire accréditer sa thèse par
un cabinet soi-disant “indépendant”, alors que ce cabinet
est un fournisseur rémunéré à hauteur de 50.000 Francs
par son client. Tout cela n’est pas sérieux, surtout lorsqu’on
sait que les premières décisions de notre nouveau maire
ont été d’augmenter ses revenus de maire de 28 %, de refaire
la décoration de son bureau et d’en remplacer le mobilier,
et d’embaucher une nouvelle secrétaire particulière. D’un
côté, on prétend que les caisses sont vides et que les
dépenses de personnel sont trop importantes, et de l’autre,
on crée de nouveaux postes et de nouvelles dépenses. Où
est la cohérence dans tout cela ?